Il prend une coupe remercie et dit : « Prenez ceci et partagez-le entre vous. Oui, je vous dis : je ne boirai plus désormais du fruit de la vigne avant que vienne le royaume d’Elohîms ». Il prend le pain, remercie, partage, leur donne et dit : « Ceci est le corps, le mien, donné pour vous. Cela, faites-le en mémoire de moi ». Et de même pour la coupe après le dîner, il dit : « Cette coupe est le pacte neuf en mon sang, pour vous versée ».
De telles paroles ont été de nombreuses fois commentées car elles constituent selon la tradition chrétienne un rite essentiel dans les Églises, chez les Catholiques et les Orthodoxes notamment. Elles instituent ce que ces derniers appelle un « sacrement ». Le considérant comme éminemment important, les ministres de ces églises le renouvellent régulièrement à titre de culte pour les fidèles. La messe, puisque c’est de cela dont il s’agit, reproduit ce rite, disent-ils, en application de la parole de Jésus : « Cela, faites-le en mémoire de moi ». Cependant un tel discours est pour le moins surprenant de la part de Jésus et sa perpétuation qu’en effectuent les croyants, quand on réalise vraiment de quoi il s’agit, me pose particulièrement question.
En effet, le comportement de Jésus en cette soirée du jeudi avant la Pâque juive me paraît singulièrement curieux.
D’abord il ne suit pas exactement ce que prescrit la coutume : au lieu de bénir puis de boire avec les siens les quatre coupes prévues en cette fête il n’en boit et n’en partage que deux. Aucun évangéliste ne mentionne les deux autres. Pourquoi ? Mystère … : soit il n’a rien dit ni fait de spécial pour ces deux coupes et les auteurs les passent sous silence, soit il n’en n’a béni et bu que deux pour bien indiquer leur importance à elles et pour mettre en relief les commentaires qui les accompagnent. Je pencherais, en ce qui me concerne, pour la seconde alternative : il est dans les habitudes de Jésus de ne pas toujours suivre à la lettre les pratiques juives mais de les transformer pour initier du neuf, plus en rapport avec ce qu’il prêche ; ici, il invente un nouveau rite destiné à transformer l’ancien et on peut comprendre alors qu’il opère des modifications.
Ensuite, il annonce de but en blanc, à la première coupe, qu’il ne boira plus le vin désormais « avant que ne vienne le royaume d’Elohîms ». Qu’est-ce que cela peut bien signifier pour les disciples ? Passée leur surprise, ils peuvent chacun interpréter son discours de façons très différentes : soit qu’il fait un vœu d’abstinence pour exprimer son attachement au nouveau royaume qu’il a si souvent annoncé, soit qu’il indique la proximité, voire l’imminence, de celui-ci ( faisant naître alors une grande joie parmi ses auditeurs ), soit au contraire il laisse entendre qu’il ne sera plus parmi eux à la prochaine Pâque ( provoquant leur consternation et leur tristesse ), qu’il va se sauver ou être arrêté comme chacun le sent, vue la teneur et le nombre croissant de ses conflits avec les juifs ces derniers temps ( en particulier sa colère contre les marchands du Temple ),… Quoi qu’il en soit, un climat d’étrangeté plane sur cette scène, ambiance qui va d’ailleurs se poursuivre et s’accentuer dans la suite des évènements.
Le nouveau rite institué ne manque pas, en effet, de m’interroger. Que fait Jésus : « Il prend le pain, remercie, partage, leur donne ». Là rien d’anormal ; il suit le cérémonial de la fête qui rappelle la libération des hébreux de l’esclavage égyptien, le pain représentant le travail des hommes et leur nourriture en terre d’Israël, le pays qui leur a été donné. Il font retour vers Yahvé de ce qu’ils ont produit en signe de reconnaissance pour ce qu’ils ont reçu. Jésus reprend donc à son compte ce geste communautaire d’action de grâce et de convivialité.
Mais les paroles qu’il prononce simultanément donnent une perspective toute différente et particulièrement insolite à ce geste :« Ceci est le corps, le mien, donné pour vous ». Il n’est plus question de l’activité des hommes mais de bien autre chose de très surprenant ...
« Son corps » ??? Qu’est-ce à dire ? Que vient faire cette déclaration ? Il sort complètement du rituel. Son corps, à priori, n’a rien à voir avec les activités humaines ni avec l’action de grâce à Yahvé ! Que lui arrive-t-il ? Il déraisonne ! Les disciples doivent être atterrés … Nous aussi d’ailleurs, ou tout au moins on le devrait, si on écoutait bien ce qui se dit là et si on prenait de la distance par rapport à ce que nous connaissons de la suite : nous avons trop l’habitude d’entendre ces paroles et nous les avons malheureusement banalisées. Comment du pain peut-il être le corps, le sien ? Et pourquoi en parler au cours de ce repas pascal, si solennel, au risque de dénaturer radicalement la fête ?
Reprenons : « Ceci est le corps ». De quel corps s’agit-il ? Réponse : « Le mien ». Comment cela le sien ??? Son corps de chair? C’est impossible puisqu’il est vivant et entier. S’il était mort, en mangeant son corps, ses apôtres commettraient un acte exécrable de cannibalisme, c’est-à-dire une abomination répugnante, rigoureusement proscrite par la loi mosaïque qui les horrifierait. Non ce qu’il donne reste manifestement du pain car, dans le cas contraire, les convives, malgré leur respect et leur obéissance, n’y auraient certainement pas touché.
Mais alors de quel corps parle-il ?... Cette parole est bien énigmatique, plus encore que pour la coupe de vin du début de repas. On évolue me semble-t-il ici en plein mystère. Les disciples doivent se poser beaucoup de questions en accomplissant ce que leur maître leur demande. Parle-t-il en parabole comme cela lui est souvent arrivé ? Que comprendre alors par ce « corps-pain » ? Est-ce un symbole nouveau ? Et pourquoi insiste-t-il en précisant « le mien » ? Tout cela est parfaitement incompréhensible. Les disciples restent muets mais la tempête gronde probablement dans les esprits.
Ils se rappellent sans doute ce jour où, après une multiplication des pains, s’étant rendu à la synagogue de Capharnaüm, près du lac de Tibériade, il s’était lancé dans ce même type de discours « Je suis le pain vivant venu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vit en pérennité. Le pain que je donne, c’est ma chair pour la vie de l’univers » ( Jean, 6.51 ). Et après, en s’adressant aux juifs qui l’avaient interpellé : « Amèn, amèn, je vous le dis, si vous ne mangez pas la chair du fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous-même. Qui mâche ma chair et boit mon sang a la vie en pérennité ; et moi je le relèverai au dernier jour. » ( Jean, 6.53-54 ). Les juifs avaient été outrés et nombreux étaient ceux de ses disciples qui l’avaient abandonné. Seuls les douze étaient finalement restés près de lui parce qu’ils avaient foi en lui. Mais ils n’avaient pas très bien compris le message et se réservaient, peut-être, l’opportunité de lui demander des explications ultérieurement ( ce qu’ils n’avaient malheureusement pas fait ).
En cette soirée, ils étaient maintenant au pied du mur. Ce qu’il avait annoncé il l’accomplissait, les mettant dans un grand embarras. Pourtant, ils continuaient de se taire, attendant peut-être de voir la suite des évènements. Et cette suite est arrivée, à la fin du repas, quand il avait terminé le rituel avec la dernière coupe de vin, toujours dans ce même climat de mystère : « Cette coupe est le pacte neuf en mon sang, pour vous versée » ( Luc, 22.20 ). Silence à nouveau avec les mêmes interrogations : pourquoi son sang qui est du vin en réalité… Mais Jésus intervient alors de façon beaucoup plus claire : « Cependant voici la main qui me livre avec moi sur cette table. Oui, le fils de l’homme va comme c’est fixé. Pourtant, oie, cet homme-là, par qui il est livré ! »
On y est. Jésus délivre alors la clé de compréhension de tout ce qui s’est passé : le nouveau rituel qu’il vient d’inventer a un rapport avec son arrestation et sa mort qui risque d’en découler. Le pain c’est le signe de son corps livré, « donné pour vous » comme il l’a dit. Ce n’est pas à proprement parlé sa chair au sens strict du terme mais l’image de ce corps qu’il compte offrir en sacrifice pour les hommes s’il n’y a pas d’autre issue . Et là, le sacrifice est bien réel. Il accepte de faire aboutir sa mission, ses prédications, ses miracles, en un mot son immense amour pour ses frères et le même amour de son Père envers eux, afin qu’ils entrent dans le royaume et jouissent de « la vie en pérennité » selon le projet qu’ils ont eu ensemble pour les hommes depuis l’origine.
Pour y voir plus clair, peut-être est-il utile de se remémorer ce que l’évangéliste Jean décrit, lui, de ce repas.
Tout d’abord, ce qui est remarquable, c’est qu’il ne fait aucune allusion au changement de rituel que j’ai mentionné ci-dessus. Il ne rapporte pas le « pain-corps » ni « le vin-sang ». Il fait état d’autres choses. Il parle d’un lavement des pieds que Jésus aurait pratiqué à ses convives, opération significative d’une volonté de montrer qu’il est serviteur tout en étant le maître et qu’ils doivent agir de même. Serviteur à quel propos ? Il leur révélera un peu plus tard quand ils assisteront à sa passion : le serviteur souffrant qui donne sa vie pour ceux qu’il aime. Mais d’abord il faut qu’il s’occupe de Judas dont il a deviné les intentions. Comment est-il au courant de sa trahison ? Le texte ne le dit pas mais il sait, c’est tout. Il désire l’éloigner car il a maintenant quelque chose à dire de très important, en particulier, à ses disciples.
En effet, sitôt Judas parti, Jésus se lance dans un long discours où il révèle ce qui va se passer : il va disparaître ; il leur donne un commandement nouveau : s’aimer les uns les autres ; il va leur expliquer en détail pourquoi il doit s’en aller rejoindre son Père ; il leur demande de croire en lui ; il leur confie que même absent il s’occupera d’eux, qu’il priera son Père de leur envoyer « l’esprit de vérité » qui les accompagnera et qu’il leur rappellera tout ce que lui-même leur a enseigné ; il leur demande enfin, de continuer de l’aimer, lui et il leur donne sa paix en les pressant de se réjouir de son départ car il va retrouver son Père. Au fond, il parachève son enseignement envers eux en espérant que cela les aidera à supporter les évènements cruels qui vont arriver.
En fait, Jean passe sous silence l’institution de l’eucharistie mais la décrit finalement en acte, en développant les raisons de son acceptation du sacrifice et en indiquant que, bien que disparu, il continuera de se soucier d’eux ; surtout il leur demande d’aimer ( lui et chacun ), c’est le sens de son départ et c’est ce qui constitue « le pacte neuf » qui remplace le décalogue, en lui donnant une profondeur inédite, très éloignée du formalisme enseigné par les juifs et le Temple.
Le voile se lève en laissant une part d’ombre.
Je comprends, dès lors, avec les disciples, que son corps et sa chair qu’il donne à manger c’est cela : sa présence ; son amour immense que chacun est appelé à partager et à propager ; son sacrifice « en son sang » réalité tangible de l’amour indéfectible qu’ils éprouvent, lui et son Père, pour tous les hommes, au-delà de leurs errements et de leurs trahisons ; malgré sa tristesse et sa très grande peine, cette coupe qu’il va lui falloir boire, à laquelle il convie ses disciples de prendre part, au plus profond d’eux-mêmes, en mangeant ce « pain-corps » et en buvant ce « vin-sang » afin qu’ils deviennent lui, en un grand Corps Spirituel que les théologiens nommeront plus tard le « Corps Mystique » c’est-à-dire le « Peuple de Dieu ».
Enfin, s’il recommande de renouveler cela « en mémoire » de lui ce n’est pas d’abord pour qu’on l’expose à la piété des fidèles dans un ostensoir mais c’est pour que, de génération en génération, chaque homme comme ses disciples, puisse volontairement et librement, en renouvelant le rite, en mangeant ce « pain-corps » et en buvant ce « vin-sang », s’agréger à la grande famille du Peuple de Dieu et former avec Jésus, en lui, une communion humaine divinisée universelle.
Ce rituel nouveau qu’il institue est très mystérieux : comment peut-on devenir lui ? qu’est-ce que ce Corps Mystique qui rassemble, au delà du temps, tous les humains d’avant, de maintenant et d’après ? Sans nul doute, là réside pour moi une énigme mais je comprends qu’il s’agit du « Royaume » qu’il a évoqué si souvent, notamment dans ses paraboles. Je comprend, dès lors, pourquoi cela lui tenait tant à cœur et pourquoi il a accepté de mourir en martyre, de se sacrifier, si c’était la seule issue pour l’établir. Je mesure aussi, par là même, l’affection immense qu’il porte à ses créatures, nous, femmes et hommes de la Terre et je reste coi devant sa stupéfiante libéralité.
Mais tout cela reste bien opaque à mes yeux d’être insignifiant et mortel. Il s’agit d’un miracle ( un de plus ) mais, selon moi, le plus grand et le plus extraordinaire, celui qui parachève l’acte créateur, qui est en continuité avec lui, gratuit comme lui, mais offert comme lui en toute munificence. Y répond qui veut, comme il veut, librement. Je comprends aussi pourquoi les croyants on appelé ce nouveau rite « Eucharistie » qui signifie en grec « action de grâce » car c’est d’un don formidable qu’il nous fait et qui témoigne de l’insondable élan dont nous sommes aimés.
Ce que j’en fait pour moi ?
Alors, maintenant, qu’entreprendrai-je ? Pendant de nombreuses années j’ai participé avec foi à ce rite et pas seulement qu’une fois : tous les jours. J’en ai tiré de nombreux bénéfices spirituels. Aujourd’hui, je ne suis plus dans ces dispositions car j’ai souhaité prendre mes distances par rapport à l’Eglise institutionnelle, pour différentes raisons que je décris par ailleurs dans d’autres textes. Ce n’est pas à cause de Jésus ni de son Père à qui je reste profondément attaché : c’est à cause de l’Eglise institution elle-même qui ne me paraît pas à la hauteur de sa mission. Je ne lui en veux pas car je sais qu’elle est une communauté humaine avec ses limites et ses défauts mais je n’ai pas envie de la fréquenter régulièrement.
Je participe occasionnellement aux cérémonies qu’elle organise en restant discret. J’y mets tout mon cœur et toute ma présence. Mais je suis souvent déçu par les discours qui y sont tenus et par beaucoup d’homélies pauvres ou inadaptées. Les textes sacrés sont bien choisis mais peu ou mal commentés selon moi dans de nombreux cas.
La messe par elle-même me permet de m’unir à la prière commune malgré, souvent, une abondance de « distractions » inutiles crées par les animateurs alors que selon moi le silence serait mieux venu. Je chante volontiers quand les cantiques ont du sens pour moi mais j’ai du mal à réciter certaine prières qui ne correspondent plus à ma foi d’aujourd’hui ( beaucoup trop théologiques et pas assez spirituelles à mon goût, comme par exemple le Credo ). Toutefois j’essaie d’intérioriser au mieux le rite dans ses différentes parties et cela me permet d’accompagner Jésus dans son sacrifice. Je suis en communion avec les participants et avec les fidèles du monde entier. Je suis partie prenante du Peuple de Dieu dont je me sens membre à part entière même si je ne viens pas régulièrement à l’église ( Jésus n’a jamais précisé qu’il fallait assister à la messe toutes les semaines, le dimanche à 9h ou à 11h ).
En fait, je suis plus à l’aise dans de petites communautés où les échanges sont plus profonds. C’est encore mieux quand je connais bien les participants : la communion me semble plus naturelle et plus vraie. Je me sens alors « d’Église » et pas seulement à l’église. De plus, je compense au mieux ma non participation habituelle aux offices par des méditations personnelles sur la Bible, par du silence, de la contemplation et de la prière.
Je participe régulièrement aussi à des réflexions spirituelles en groupe à l’atelier spiritualité VN ( que j’anime et dans lequel je m’efforce de mon mieux d’aider chacun à progresser vers Jésus et son Père ). C’est en quelque sorte ma communauté de rattachement à l’Eglise universelle. On n’y célèbre pas le rite mais la communion est réelle par notre écoute mutuelle et la profondeur de nos échanges. Le peuple de Dieu est là. Jésus est présent et l’Esprit nous accompagne, j’en suis certain. Peut-être qu’un jour je rejoindrai à nouveau l’institution ? Mais il faudrait qu’elle change beaucoup... Je le souhaite vivement tant pour moi que pour les fidèles qui la fréquentent encore.
Ma prière dans ce contexte est fréquemment « merci » pour tout ce que je reconnais avoir reçu. En ce sens, je me situe dans le souffle de l’eucharistie. Je suis très sincère à ce sujet car j’ai reçu beaucoup. Ceci d’ailleurs inspire mes engagements depuis longtemps. J’essaie, à ma mesure, humblement, de faire profiter les autres des richesses qui existent en moi, en particulier les plus démunis. C’est comme cela que je m’efforce d’aimer mes frères et que j’essaye d’appliquer le commandement nouveau enseigné par Jésus. Là encore, je le constate, des liens se tissent et de la communion apparaît, permanente ou éphémère mais réelle. Jésus continue ses miracles en passant par notre intermédiaire. Il poursuit ainsi l’avènement de son royaume. Cela me rend heureux. Mon action de grâce s’amplifie et j’offre ce que je peux ... Mais au fond n’est-ce pas cela aussi ( peut-être même surtout ) « faire mémoire » de lui plutôt que de se contenter d’assister, même assidûment, au rite ?
Tu es Grand Yahvé
Et toute la création chante des louanges à Ta gloire.
De la plus insignifiante et silencieuse pâquerette
A la plus lumineuse et bouillonnante galaxie,
Tout le réel proclame ta mystérieuse transcendance.
Car c’est Toi qui offres gratuitement l’être à toute chose.
Tu donnes même bien plus en accordant la vie,
Et la vie éternelle à qui veut bien la saisir ...
Pour parfaire encore Tes largesses,
Tu nous as envoyé Jésus, ton bien aimé,
Qui nous a transmis Ton message :
« N’ayez pas peur, je vous aime,
Je vous ai réservé une place
Tout près de Moi
Dans mon royaume.
Et ce royaume il n’est pas à chercher très loin :
Il est là, accessible dès maintenant,
Dans la communion en un grand corps,
C’est-dire en mon peuple, le Peuple de Dieu ».
Ce n’est donc pas seulement la vie que Tu nous donnes
Mais bien plus : la participation à Ta vie éternelle divine !...
Cela me paraît insensé tellement c’est énorme.
Moi, petit rien du tout,
Perdu au milieu des milliards de galaxies,
Isolé, des autres mondes, sur mon humble planète,
Sans avoir jamais rien demandé,
Même pas à naître,
Voilà que je suis gratifié, avec mes frères,
D’un privilège exorbitant,
Réservé à Ta seule transcendance,
D’exister en pérennité
De la même existence que Toi,
D’être de Ta famille,
De profiter de Ton intimité,
De jouir de Ton amour incommensurable !
Pour les siècles des siècles ...
Je reste sans voix devant cette prodigalité étonnante
Et je n’ai qu’une envie
C’est de te chanter un immense merci.
Oui, merci Yahvé pour m’avoir permis d’exister
Avec des perspectives inouïes formidables;
Merci Yahvé de m’avoir accompagné sur mon chemin,
Sans jamais m’abandonner
Même dans mes moments de désespérance et de reproche;
Merci Yahvé de m’avoir toujours accordé
La force et l’intelligence de la résilience
Pour passer les obstacles;
Merci Yahvé de m’avoir donné Maman,
Si aimante, si courageuse, si simple, si vraie :
C’est de son affection que je tiens d’avoir pu être solide
Tout au long de mon parcours;
Merci Yahvé d’avoir toujours placé près de moi
Des amis et des proches vers qui me tourner
Quand j’avais besoin de retracer une route nouvelle
Alors que l’ancienne m’égarait ou se dérobait;
Merci Yahvé pour la communauté des hommes qui m’entourent,
Pour mon épouse si attentive, si délicate, si forte,
Que j’aime profondément,
Pour mon fils et sa famille que je chéris,
Pour la société dans laquelle j’évolue, de qui j’ai tant reçu;
Merci Yahvé pour mon pays que j’apprécie tous les jours,
Malgré ses failles et ses insuffisances,
Dans lequel je me sens libre et heureux.
Enfin, merci Yahvé pour tout ce que Tu m’as donné
Et pour ce que Tu vas encore m’offrir
Gracieusement jusqu’à ma fin ici bas
Et après encore
Car ce ne sera jamais terminé,
Comme Tu nous l’as promis
Par Jésus, notre frère,
Ton Fils …
Alléluia !